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Pourquoi elle - Chapitre 1

Marina, une jeune fille de 24 ans, est la fille d'un écrivain connu mais il a cessé d'écrire depuis une dizaine d'années.

Marina va pouvoir enfin retrouver sa famille après 12 ans d'absence. Freddy, son kidnappeur, lui serre un bandeau autour des yeux avant de monter dans un véhicule.

Comment vont réagir ses parents, elle a disparu depuis douze longues années et n'a jamais été retrouvée.

Un jugement de déclaration a été prononcé il y a deux ans pour enfant porté disparu.

Ses parents garde toujours espoir, un jour de la retrouver.

Ils n'hésitent pas à faire publier sur le journal international des disparus, une fois par an, la disparition de Marina, en laissant les coordonnées téléphoniques si jamais quelqu'un pense avoir reconnu leur fille et une photo de ses 12 ans ainsi qu'une photo dont le visage a été vieilli avec une application dont la police se sert également pour les disparus de longues dates.

 

  • Allo, oui Lina, que me vaut votre appel ?

  • Bonjour Marc, juste pour vous rappeler que nous avons rendez-vous à la bibliothèque de Marsan, vos fans sont impatients de vous rencontrer

  • A 15h, c'est bien ça, on pourrait discuter de mon prochain livre autour d'un déjeuner avant les dédicaces ?

  • Pourquoi pas, je vous attends à mon agence vers midi ?

  • Parfait, à mercredi alors.

 

Le véhicule roule sur une départementale dans la direction de Rambourg, encore une centaine de kilomètres d'après Freddy.

  • Un pneu vient d'éclater, non, il ne manquait plus que ça. Tiens on va prendre la direction du panneau indiquant « Forêt de la cime des bois », je pourrai changer la roue sans gêner la circulation.
  • Vous êtes sur, votre véhicule n'a pas fait d'écart sur la route ?

  • Sur ces véhicules, un pneu crevé se fait surtout ressentir à la conduite. Je préfère vérifier, un accident est si vite arrivé, ensuite nous irons chez l'éditeur et je te raccompagnerai près de chez toi, et surtout bien sûr je compte sur ton silence pour ne pas me dénoncer.

 

Un gros doute traverse l'esprit de Marina sur la sincérité de cet homme.

Il ment, c'est certain, pense t-elle, comme le jour où il m'a enlevé et même si j'ai un bandeau sur les yeux, pour ne pas que je décrive les endroits où on serait passés, comme il me l'a précisé, j'ai peur :

Le père de Marina discutait avec un ami en laissant sa fille avec sa petite sœur contempler la vitrine de Noël. Beaucoup de monde, elle n'a pas vu que sa petite sœur avait rejoins leur père.

Affolée, elle l'appelle en criant son nom, la cherche au milieu de la foule, demande aux gens s'ils n'auraient pas vu une petite fille de 5 ans avec des couettes brunes. Quand soudain, un monsieur s'approche de Marina et lui demande si elle a une petite sœur qui s'appelle Verdine.

 

  • Oui, oui, vous l'avez vu ?

  • Viens, elle est juste à côté, elle s'est apparemment tordu la cheville, elle souffre et ne peut pas marcher. Je lui ai dit de m'attendre quand je t'ai entendu l'appeler. Ta petite sœur m'a dit comment elle s'appelait.

  • Attendez, je vais prévenir mon père

  • Elle est juste à côté, ensuite je vous ramène près de votre papa.

 

Marina suit le monsieur qui se dirige vers un porche. Personne apparemment aux alentours, et l'homme en profite pour exécuter le geste qu'il avait préméditer depuis quelques jours. Il plaque un mouchoir sur la bouche de Marina, le chloroforme qu'elle inhale, bien malgré elle, lui fait tourner la tête.

 

  • Vous avez besoin d'aide Monsieur ?

  • Non, ma fille a eu un petit malaise sans gravité, elle s'est foulée la cheville. La douleur l'a un peu sonnée. Merci

Il la soutient pour ne pas qu'elle tombe, Marina voudrait crier, mais elle n'en a pas la force.

Elle se retrouve allongée sur la banquette arrière, puis se souvient s'être réveillée sur un lit dans une pièce fermée à clé.

Elle réalise qu'elle vient d'être kidnappée... Pourquoi elle !

 

La Toyota s'arrête deux kilomètres plus loin au bord du chemin étroit. Il n'y a pas âme qui vive aux alentours, sauf une ou deux maisons au loin.

Avant de descendre du véhicule, Freddy enlève le bandeau des yeux de Marina. Il prend le manuscrit et lit à voix haute un passage du roman que Marina a terminé :

«...ce désir m’a déchiré à chaque fois que les automnes tombaient, qu’ils soient saisonniers ou psychologiques. Le gris, le froid, l’humidité, l’hiver du cœur... »

Puis un autre passage, plus loin :

« ...Elle ouvrit et alluma la lumière pour repousser les ténèbres de ces journées sombres et brumeuses... »

 

Par ailleurs, le directeur, de l'édition Noya, est intéressé par cette histoire écrite par cet homme qu'il ne connaît pas encore et pourtant le style lui rappelle un certain écrivain. Il ne se rappelle pas qui, mais a fait des recherches.

 

  • Marina, ton livre est tout simplement passionnant, tu es bien la fille de ton père, je suis certain que ce roman fera parler de lui. Allez descends, tu vas rester près de moi si je dois changer le pneu, je ne voudrais pas que tu cherches à t'enfuir alors que je te ramène chez toi. On a pas mal de kilomètres à parcourir encore.

Marina sort du véhicule, soulagée de ce bandeau retiré et en même temps inquiète, elle marche à côté de cet homme qui ne lui inspire que méfiance. Pourquoi s'arrêterait-il au milieu de cette forêt, pense t-elle. Elle doit réagir et vite, réfléchir comment échapper à cet homme.

 

Puis d'un seul coup, l'homme la regarde droit dans les yeux :

  • Tu savais n'est-ce pas, et tu sais que je n'ai pas le choix, j'aurai voulu, mais...

  • S'il vous plaît, je vous promets de ne rien dire, je dirai que je me suis enfuie, vous savez que je ne connais pas l'endroit où j'étais prisonnière, je n'ai jamais vu votre visage, vous portiez un masque, s'il vous plaît, ne me tuez pas, s'il vous plaît Freddy...

 

Juste à ce moment, elle ne voit pas le tas de pierre qui se trouve à ses pieds.

Elle trébuche et tombe. A sa portée et comme si la providence s'en était mêlée, elle aperçoit une pierre plate, en forme de couteau.

Elle n'a plus le temps de réfléchir, tout en panique, des gouttes de sueur perlent le long de son front mais son geste est franc, rapide, violent, cette pierre miraculeuse s'enfonce profondément dans le torse de ce kidnappeur.

Un cri de douleur, violent, raisonne dans le bois, du sang jaillit sur le sweater de cet homme qui en voulait à sa vie.

Marina prend ses jambes à son coup, lui, se relève rapidement, vocifère des injures, des menaces, se met à courir pour la rattraper, elle est déjà loin, lui sous un cri de douleur, s'effondre sur le sol.

Il ne peut plus avancer.

 

Après s'être souhaité la bienvenue et échangé quelques mots concernant le futur roman de Marc, Lina dit :

  • Comme nous l'avions convenu, j'apporterai une dizaine de livres dans le cas ou tes admirateurs n'auraient pas encore acheté ton dernier roman et souhaiteraient se le procurer

  • Oui, je pense que c'est une bonne chose

  • Tu me parleras plus en détail de ton projet d'écriture au restaurant. J'avais pensé déjeuner au petit restaurant du coin « Chez Monvers ». On y mange local et bien.

  • Oui, ça me va

 

A SUIVRE...



18/08/2023
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