Coupable malgré lui
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Je vous assure, j'essaie de comprendre votre façon de vouloir me défendre. Je vais me retrouver au tribunal pour violence sur personne, soi-disant, vulnérable, alors que cette personne s'est jetée sur moi et vous voulez que je plaide coupable de mes actes. C'est une plaisanterie !
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Comprenez Monsieur Laton, vous ne pouvez pas prouver votre légitime défense. Si vous plaidez coupable, vous serez seulement condamné à une peine d'emprisonnement avec sursis
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Écoutez moi bien Maître Girou, de toute évidence, vous vous obstinez, je ne sais pour quelle raison, peut-être connaissez-vous cette femme, ou bien encore son mari. Vous ne me donnez aucune explication sur l'avancée de mon dossier, vous ne m'écoutez pas, mais que dois-je comprendre. Ça suffit, je vous ai assez entendu, je vais engager un autre avocat.
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Monsieur Laton, attendez !
Léo se lève agacé, il sent ses poils se hérisser le long de ses bras musclés. S'en est trop maintenant, cet avocat ne veut rien entendre, il m'agace sérieusement, pense nerveusement Léo. Il se dirige d'un pas décidé vers la sortie, il ouvre la porte et la referme d'un coup sec derrière lui. Il rejoint le parking où est garé sa petite citadine. Une fois installé dans son véhicule, il téléphone à sa sœur :
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Bonjour Pénélope, je sors du cabinet de l'avocat, il continue à vouloir que je plaide coupable. Il ne veut rien entendre, j'ai mis fin à notre contrat
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Je comprends ton mécontentement. Il a sûrement une bonne raison. Je connais cet avocat, de plus, il est reconnu comme l'un des meilleurs de sa génération.
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Ah oui, soit il ne me dit pas tout, soit mon dossier ne l'intéresse pas ! Il ne faut pas oublier tout de même que c'est moi qui est porté plainte, même si cette femme a aussi porté plainte, mais un jour après. Je ne servirai pas de bouc émissaire, voilà tout !
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Écoute Léo, si tu veux je parlerai à M. Girou
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Si tu veux, essaie de savoir s'il ne cache pas quelque chose. Il insiste comme quoi c'est ma parole contre celle de cette femme, dont je ne connais même pas le nom.
Ils raccrochent une fois que Pénélope promis d'en savoir plus et de le tenir informé.
Deux jours se sont écoulés, Léo fait ses courses. En sortant du magasin, son sac de provisions à la main, il n'en croit pas ses yeux. il reconnaît cette femme qui l'accuse d'agression. Elle est accompagnée d'un homme, sûrement son mari. La providence est avec moi, pense t-il.
Puisque cet avocat ne veut rien me dire, je vais moi-même mener ma propre enquête. D'abord, j'ai besoin de savoir qui sont ces gens. Il sort son mobile de sa poche, règle l'objectif, et appuie sur le déclencheur de l'appareil, plusieurs fois de suite. L'homme marche à la gauche de la femme, ils arrivent près d'une limousine noire, aux vitres teintées. Un chauffeur sort de la voiture, il ouvre la portière de derrière pour inviter le couple à monter.
Tiens, tiens, que nous cache ces personnes, un chauffeur, une limousine, est-ce une voiture de fonction ou bien sont-ils les propriétaires de ce véhicule ? Léo se pose des tas de questions à leur sujet, et tout en réfléchissant, il est encore plus déterminé à prendre les choses en main. Il faut absolument que je sache qui ils sont. Il jette ses courses sur le siège avant droit de sa voiture et démarre. Il décide de les suivre le plus discrètement possible. Il relève le numéro d'immatriculation, au premier feu rouge, dans le cas ou il les perdrait de vue.
Il roule depuis dix minutes environ, la limousine arrive sur les Champs Élysées, le chauffeur conduit prudemment et s'engage sur la place Charles de Gaulle. Cette place que l'on nomme encore, place de l’Étoile, de nos jours, alors qu'elle a été rebaptisée « Charles-de-Gaulle » en 1970. C'est un des lieux de prestige de Paris, elle est partagée entre les 8ème, 16ème et 17ème arrondissements, au centre de laquelle se trouve l'Arc de Triomphe. Ce rond-point de l’Étoile, autour de l'Arc de triomphe, mène sur 12 avenues. Le flux de voitures stresse plus ou moins ceux et celles qui s'y infiltrent, la vigilance est de rigueur, même si la priorité reste toujours à droite. Il faut absolument que je me rapproche d'eux, ce Toyota 4x4 me bouche la vue, allez circule, tu fais quoi là, tu as la priorité. Enfin, Léo aperçoit la limousine, son clignotant de droite cille dans la direction de l'avenue de la Grande Armée.
A SUIVRE...