milevie

Il se passe quoi, je me sens bizarre, comme si je ne faisais plus partie de ce monde. Je marche à tâtons, comme un aveugle qui veut éviter les obstacles en se servant de sa canne. Seulement, moi je n'ai pas de support, je peux tomber à tout moment. Je rejoins ma voiture avec mes sacs de provisions, je les installe dans le coffre. Au moment où je veux tourner la clé dans le démarreur, je m'arrête net. Je ne peux pas conduire dans mon état, je dois avant tout refaire surface. Je ferme les yeux et je pense : Qu'ai-je ? Pourquoi suis-je dans cet état là ? Je réfléchis, rien ne me vient. Je n'ai absolument pas de raison, je ne suis ni amoureuse, ni en attente de quoi que ce soit. J'ai envie d'éclater en sanglots, je me retiens, je suis garée sur un parking très fréquenté, les gens pourraient m'interpeller de me voir sangloter. Je ne saurai même pas quoi leur répondre, je ne peux tout de même pas leur dire dans quel état psychologique je me trouve. Soudain, une larme s'échappe et vient se glisser le long de ma joue droite, je n'ai pas la force de l'essuyer, même lever un doigt me semble une tache insurmontable. Je respire un bon coup en fermant les yeux et je m'abandonne pour lâcher prise. Ce qui devait arriver, arriva, je m'effondre sur mon volant. Quand, tout à coup, je me retrouve dans les bras d'un inconnu.

Comment cela a t-il pu arriver, ne me le demandez pas, je n'en sais rien. Attendons de voir venir, car le plus important dans cet instant précis, c'est que mon état bizarre a disparu, comme par enchantement. Oui, je suis toujours dans les bras de cet inconnu, il ne se passe rien d'autre, pas de mots pour me réconforter, pas de regard, pas d'explication, ce que je fais avec lui et comment j'y suis arrivée, rien, seulement dans les bras de cet inconnu. Puis, je me retrouve dans une salle tamisée où des gens parlent, ils ont l'air heureux, mon inconnu est debout, à deux mètres de moi, les bras ballants, il me regarde, comme s'il m'étudiait. Il m'agace, pourquoi il ne dit rien, heureusement pour lui, je me sens super en forme. Je pourrais affronter tous les dangers du monde. Je n'ai pas plutôt penser cela, que je me retrouve dans un champ de bataille, des hommes, des femmes, des enfants sont allongés, ils ne bougent pas. Je m'approche, je comprends qu'ils sont morts. Mais enfin, qu'est-ce que cela veut dire, mon inconnu est toujours à deux pas de moi, à m'observer. Vous le croirez ou pas, je ne peux pas parler, les sons de ma voix sont imperceptibles. Voilà pas que je baille comme si j'avais sommeil, et oui, je me suis endormie. Quand je me réveille, je me retrouve au volant de ma voiture, apaisée. Je regarde ma montre, midi, mais ce n'est pas possible, je n'ai pas dormi deux heures. Je me dirige vers la sortie du parking, bizarre, il n'y a pas d'automate de paiement pour me remettre un ticket de sortie. Eh ! Mais je n'ai plus accès aux pédales de mon véhicule, ma voiture vole. Vous allez finir par croire que je délire. Nooon, je vous assure, tiens la preuve, des engins ronds me dépassent en flottant. Les gens, si je peux dire les gens, car ils ne ressemblent pas vraiment à des humains, me saluent poliment. Pas folle, je n'ai pas envie de me retrouver dans je ne sais où, je renvoie leur salue, comme si je faisais partie de leur monde. Bon, c'est bien joli tout ça, mais je fais quoi moi, maintenant, où dois-je aller, c'est pas possible, je dois encore dormir. Pourtant, je peux vous assurer que je ressens très fort ces instants présents. D'ailleurs, où est passé mon inconnu, je suis certaine que c'est lui le responsable de tout ce qui m'arrive. Vous pouvez vous montrer, s'il vous plaît, Monsieur l'inconnu, vous pouvez m'expliquer ce qui se passe ? Tiens, là je ne vais tout de même pas croire que ce que je suis en train de vivre est réel. Je me retrouve dans une drôle d'habitation, alors comment j'y suis arrivée alors que je suis toujours éveillée, là reste le mystère. Personne aux environs, aaah, mais si, voilà à nouveau cet inconnu, voilà qu'il me tourne le dos. Ah, puisqu'il ne veut rien entendre, je vais m'avancer sans bruit, sur la pointe des pieds, m'approcher de lui et voir s'il réagit. Je vais enfin savoir s'il existe vraiment, si ce n'est pas mon cerveau qui me joue des tours. Je peux vous assurer que c'est pénible de ne pas savoir, vous êtes là et pas là. Monsieur l'inconnu se trouve maintenant face à moi, il me regarde droit dans les yeux, pourtant, c'est comme s'il ne me voyait pas. Tiens, il me sourit, il me sourit comme si je l'amusais. Là s'en est trop, il ne me répond pas et en plus il se moque de moi !

A SUIVRE...