milevie

Le GPS la conduit jusqu’au bois de Boulogne et la dirige vers la route de la grande Cascade.

Il fait chaud, elle gare sa voiture à l'ombre sous un arbre.

Très peu de personnes se promènent autour de ce lac. C’est très bien, je vais pouvoir profiter de quelques heures de tranquillité. Sa vie trépidante et bruyante ne lui laisse jamais l'occasion d'apprécier la solitude, c’est pour cela que pendant les vacances, elle préfère la solitude à la cohue des sites touristiques ou les plages qui fourmillent de monde.

Elle pose sa serviette de plage sur l'herbe, s'allonge sur le dos et ferme les yeux. Elle commence à apprécier le silence autour d'elle. L'air effleure ses joues, elle écoute les chants d’oiseaux, quand tout à coup, un enfant s’approche d’elle :

- Madame, mon papa s’est endormi, je n’arrive pas à le réveiller

Eunice se lève rapidement pour aller voir pourquoi cet homme ne répond pas à son fils, ce petit bonhomme de cinq ans environ est tellement mignon.

- Monsieur, Monsieur ça va ?

Il ne répond pas, Eunice appelle les pompiers

- Allô, oui bonjour, je vous appelle car un homme d’environ la quarantaine a sûrement fait un malaise, il est allongé, ne bouge plus, je ne sais pas quoi faire

- Dites-nous où vous êtes, je vous envoie un camion de pompiers.

Une fois l’endroit indiqué à la standardiste, celle-ci lui demande si elle connaît les gestes de premier secours.

- Non, je suis désolée

- Ne le soyez pas, vous avez déjà eu le réflexe de nous téléphoner

Quelques minutes plus tard, qui ont paru une éternité pour Eunice, ne sachant pas si cet homme dont le pouls bat encore allait tenir longtemps, fait de grands gestes au camion de pompiers qui arrive, suivit du Samu.

- Bonjour Madame, ne vous inquiétez pas nous allons nous occuper de cet homme.

Après quelques gestes de secours effectués sur l’homme, celui-ci refait surface et demande où est son fils. Le pompier urgentiste le rassure en lui disant qu’il était juste à côté en compagnie de la personne qui nous a prévenu de votre état.

- Eunice, c’est vous ?

- Florent, j’y crois pas !

- Justement je parlais encore de vous hier soir avec Thibo, vous savez le médecin que je vous ai présenté au distributeur de boissons. Nous l’avions invité ma femme et moi pour mon anniversaire 

- Oui, je me souviens très bien

- Là, je n’ai pas le temps, ça va aller vous, on peut vous laisser

- Oui, oui bien sûr, le principal c’est que ce papa et son garçon soient sains et saufs

- Tenez je vous laisse mon numéro de téléphone, s'il vous plaît, téléphonez-moi, j’aurai grand plaisir à partager un autre verre avec vous

-  Promis, je vous téléphonerai

- A bientôt Eunice !

Les pompiers repartent, laissant Eunice en pleine réflexion.

« Florent, les retrouvailles suite à un malaise d'un homme, c'est tout de même extraordinaire. Je suis trop contente que Florent m'ait laissé ses coordonnées téléphonique, et en plus, lui et Thibo ont parlé de moi, pas plus tard que hier soir. Je l'appellerai pour demander des nouvelles de cet homme et du petit garçon », pense Eunice.

Le soir même, Florent téléphone à son ami Thibo :

- Devine qui j’ai rencontré aujourd’hui et encore dans une situation improbable

- Comment tu veux que je devine, vas-y, dis-moi

- Eunice

- Qui, Eunice, la jeune femme dont on parlait hier à ton anniversaire. En effet, quelle coïncidence et comment l'as-tu rencontré cette fois-ci ?

Il lui raconte son invraisemblable histoire. Thibo est surpris et ne peut s’empêcher de dire :

- Pourquoi tu lui as donné ton numéro ?

- Pour aller boire un verre ensemble, si ton agenda n’est pas trop chargé le jour où elle m’appellera, tu pourrais venir aussi, je suis certain que cela lui ferait plaisir

- Qu’est-ce qui te fais dire ça ?

- Je ne sais pas, une intuition, peut-être sans intérêt, mais cela ne t’engage à rien

- Oui, c’est tout de même bizarre. Tu ne serais pas marié, je penserai que le destin vous aurez donné un coup de pouce pour vous rencontrer, lance Thibo, sur un ton amusé

- Ou peut-être pour vous deux, si bien sûr elle n’est pas en couple, enchaîne Florent sur le même ton

Ils échangent encore quelques mots et raccrochent en se disant à bientôt.

Eunice téléphone à sa cousine, le soir-même :

- Coralie, devine qui j’ai vu aujourd’hui ?

- Je ne sais pas

- Tu te souviens de Florent, le brancardier...

Une fois qu'Eunice a terminé de parler, Coralie dit :

- Waouh ! Et bien, ça alors, c’est digne d’un roman

- Comme tu dis si bien. Je ne te cache pas qu'il me tarde d'être plus vieille, de quelques jours, pour connaître la suite de cette histoire, si bien sûr, une suite est à venir

- N'oublie pas de me prévenir. Il me tarde aussi de savoir ce que le Destin te réserve suite à ces rencontres hasardeuses, répond Coralie amusée

Avant de raccrocher, elles se donnent rendez-vous pour une balade shopping, la semaine suivante à Saint-Germain-des-Prés.

Ce jour là, il fait très chaud, elles mangent une glace avant d’entreprendre leur shopping à Saint-Germain-des-Prés, ce soir elles ont rendez-vous, à 19 heures, avec Florent et Thibo au café près de l’hôpital Saint-Louis.

- Pourquoi as-tu insisté pour que je t’accompagne ce soir Eunice ?

- J’appréhendais d’y aller seule. Merci tu es un amour de m’accompagner

- Je n’ai rien de prévu de toute façon depuis que je suis à nouveau célibataire

- Nous allons passer un bon moment, ce sont des hommes charmants

- Je n’en doute pas, après tout ce que tu m’as raconté. Je croise les doigts pour toi et Thibo, j’espère que lui aussi est attiré par toi comme toi tu l’es

- Bon, je ne me fais tout de même pas d’illusion, je ne l’ai vu qu’un court instant. Même si je pense à lui, c’est sûrement parce que je le trouve charmant

- On verra ce soir. Au moins, il est une chose certaine, c’est que tes rencontres hasardeuses nous aurons permis d’avoir de nouveaux amis, attends et en plus dans le milieu hospitalier

Cette dernière remarque les font rire comme de vraies gamines. Les gens se retournent et sourient devant ces deux jeunes femmes joyeuses.

SUITE...