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Selena et Thomas - 2ème partie

Avant de fermer la porte de sa maison à clef, elle s'empare de son parapluie dans le cas où l'orage éclaterait. Le ciel menaçant ne l'obligera pas à faire son kilomètre cinq cent en voiture pour se rendre à la boulangerie. Marcher lui fera le plus grand bien. Un seul endroit du ciel laisse entrevoir un rai de lumière, faisant aller et venir un arc-en-ciel très pâle, on dirait un voyant lumineux. Elle hait les orages, mais cet arc-en-ciel lui redonne espoir, et file dans la direction du bois d'un pas décidé. Après un kilomètre de marche, elle aperçoit une silhouette au loin. Sûrement Franck, le voisin de la maison qui se trouve à deux kilomètres de chez nous, pense t-elle, il aura aussi décidé de se rendre à pied faire ses courses, comme d'ailleurs cela arrive de temps en temps. Elle presse encore plus le pas pour rejoindre cette silhouette qu'elle croît reconnaître, quand tout à coup, son regard se pose sur une forme allongée, c'est une femme, elle ne bouge pas, elle est sur le ventre, la tête enfouie contre le sol. Des touches de cheveux en tire-bouchon se dressent derrière ses oreilles. Elle veut pousser un cri, mais son instinct la met en garde, même si le son de son silence s'enferme dans une espèce de sas, incapable de sortir d'elle-même, incapable de réfléchir. Son cœur pulse le sang épais dans ses veines, elle a du mal à respirer. L'évidence revient avec la force d'une gifle, des questions aussi. Soudain, d'une main ferme, qui se veut rassurante, se pose sur son épaule :

  • Bonjour Selena, j'ai entendu un bruit sourd et en me retournant, je vous ai aperçu, et j'ai fait demi-tour. Je me rendais justement à la police pour avoir découvert le corps de cette pauvre femme.

  • Franck, vous m'avez fait peur ! Oh quelle histoire. Je vais rester auprès d'elle, le temps que la police arrive pour identifier cette pauvre victime.

  • Non ! il n'en est pas question, et si la personne responsable de ce meurtre décidait de revenir pour je ne sais quelle raison.

  • Vous avez raison, allons ensemble au commissariat. Je prends une photo, on ne sait jamais !

Arrivés au commissariat de la pointe Léman :

  • Bonjour messieurs, nous venons vous signaler que nous avons découvert un corps sans vie, au bois de Machefer.

Après avoir montré leur carte d'identité et raconté dans quelle circonstance ils avaient trouvé le corps, l'inspecteur de police, Dylan, et un officier de garde font monter Selena et Franck dans un véhicule de fonction. Ils se rendent tous ensemble au bois de Machefer.

Un quart d'heure plus tard, ils retrouvent le corps au même emplacement et dans la même position qu'une heure auparavant. Pourtant, un détail interpelle Selena. elle en est certaine, les chaussures ont disparu. Elle en informe l'inspecteur.

  • Sûrement sous le choc vous l'avez cru chaussée

  • Je vous assure, Franck vous aussi, vous avez vu peut-être ?

  • Je n'ai pas fait attention à ce détail, j'en suis désolé Selena.

  • Attendez Monsieur l'inspecteur, je peux le prouver

  • Comment ça ?

  • Regardez j'avais pris une photo, dans le cas où. Tiens, en regardant plus posément cette photo, je m'aperçois que j'ai exactement les mêmes escarpins.

  • Bravo pour cette initiative Madame, mais qu'est-ce que cela peut vouloir dire...

L'inspecteur de police reste un moment songeur, Selena est tout de même fière d'avoir eu la présence d'esprit de prendre en photo le corps de cette femme.

Avant que les investigations soient prises par la police scientifique, l'officier de garde protège le lieu, à l'aide de rubalise.

Quelques minutes se passent avant l'arrivée des enquêteurs, Jérémy et Tom.

  • Salut Jérémy, ça va, pas trop débordé ?

  • Salut Dylan, ça va, j'ai enfin trouvé le poison que Mme Chimon aurait versé dans le verre de son mari, avant que celui-ci ne se retrouve au service d'urgence. J'ai appris qu'il était toujours entre la vie et la mort. Voici mon coéquipier, Tom.

Dylan en serrant la main de Tom :

  • Quelle histoire, le pauvre homme, j'espère qu'il va s'en sortir. Tiens, voici le corps de cette jeune femme qui elle, est malheureusement bien morte. Voici Mme Vernon et M. Brul, ils ont découvert le corps, il y a deux heures environ.

Jérémy se baisse pour retourner le corps de cette pauvre jeune femme quand, soudain, il pousse un cri, comme s'il venait de recevoir un poignard dans le dos :

  • Noooon, pas elle ! Il fond en larmes. Se tord en deux en se prenant la tête entre ses deux mains.

  • Jérémy que se passe t-il, tu connais cette jeune femme ?

Jérémy ne répond pas, il n'entend même pas la voix de Dylan.

Dylan, ne sait pas comment réagir. Il s'approche de Jérémy et lui passe un bras autour des épaules en le serrant contre lui. Jérémy éclate en sanglots.

Tout le monde est bouleversé, émus par l’effondrement de l'enquêteur . Selena retient ses larmes, cet homme imposant, cet enquêteur venu juste faire son travail, voilà que d'un seul coup, il est meurtri. C'est sûr, il connaît la victime.

Dylan soutenant toujours Jérémy, regarde Tom et lui demande de commencer les premières investigations avant que l'orage n'éclate. Tom interroge Selena toujours bouleversée et Franck, dont l'émotion se lit aussi sur son visage. Ils répètent ce qu'ils avait déjà raconté à l'inspecteur de police.

  • Madame Vernon, vous pouvez me transférer la photo de la pauvre victime sur mon téléphone, pour que je puisse la mettre dans les preuves à enregistrer.

  • Bien sûr, voici !

Une fois toutes les preuves réunis, Tom se retourne vers son supérieur :

  • J'ai terminé, le corps peut être transféré pour une autopsie.

Jérémy, un peu rasséréné, répond d'une voix sourde :

  • Merci Tom. Peux-tu t'occuper de la suite, je te rejoins d'ici 1 heure.

  • Bien sûr. Tom n'ose pas demander à son supérieur s'il connaît la victime et qui elle est. Ce n'est pas urgent pour l'instant. Trop d'émotions se lisent encore sur son visage.

  • Ah oui, Madame Vernon, vous dîtes avoir les mêmes escarpins, cela nous sera peut-être utile, pourriez-vous me dire où vous les avez achetés ?

  • Au magasin Aeschbach à Genève, il y a 3 mois de cela, je m'en souviens très bien car ce jour là, lors de notre retour, nous avons visité le prestigieux château-gaillard.

 

A SUIVRE...



27/01/2025
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