Coupable malgré lui - 2ème partie
Il faut que j'accélère un peu, ou sinon je vais les perdre pour de bon, pense Léo. La limousine arrive au feu orange quand celui-ci passe directement au vert. Le deuxième feu rouge passe directement au vert quand la limousine approche du feu. Léo est surpris par ces deux coïncidences. Ces feux tricolores vont finir par me faire perdre de vue la limousine.
La limousine va s'arrêter, le feu est à l'orange, je vais laisser passer le véhicule de derrière pour éviter d'être repéré. Non, ces feux vont finir par nous faire avoir un accident, sûrement un dysfonctionnement. Bizarre tout de même, le feu est passé de l'orange au vert quand la limousine est passée. Et voilà, je me retrouve coincé au feu rouge alors que le vert venait de se déclencher, c'est à ne rien ni comprendre. Bon, ce n'est pas grave, j'ai des photos en ma possession qui vont m'aider dans ma recherche.
Il ne peut tout de même pas s'empêcher de réfléchir à ces feux qui changent de couleur illico dès que la limousine s'approche. Je ne serais pas surpris d'apprendre que c'est le chauffeur de la limousine qui déclenche ces feux à distance, comme bon lui semble. J'avais lu une fois, que des feux tricolores intelligent existaient. Ils réagissent grâce à des capteurs et des caméras qui détectent la vitesse des automobilistes, à quelques mètres du feu. Ce feu reste au rouge si le conducteur dépasse la vitesse limite autorisée et passe au vert si elle est respectée. Alors pourquoi pas l'inverse n'existerait-il pas.
Léo redémarre au feu vert et décide de rentrer chez lui, quand, il aperçoit la limousine garée dans une petite rue adjacente de la grande avenue. Allez, je vais jusqu'au bout, je vais me garer sur l'avenue et me rendre à pied dans cette petite rue.
Une place de stationnement se trouve non loin de là. Léo se gare, il se dirige vers l'horodateur le plus proche, rentre les infos demandés et glisse deux pièces de deux euros dans la fente de l'horodateur, pour une durée d'une heure. Cela devrait suffire, je ne vais pas m'éterniser. A cet instant, son téléphone sonne.
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Léo, tu es où là, je te cherche depuis plus d'une heure ?
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Tu ne devineras jamais
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J'ai besoin de te voir et de suite
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Accorde moi une bonne demie heure. Je suis garé et je m'apprête à découvrir qui est la femme qui porte plainte contre moi
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Attend Léo, je t'en prie, rejoins moi au café de la libellule, j'ai justement des nouvelles concernant cette femme. Ne va surtout pas risquer de tout gâcher
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Qu'est-ce que tu sais, tu m'inquiètes là
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Rejoins-moi au café, je te raconterai
Je me demande ce qui se cache derrière ce mystère et pourquoi cet avocat insiste pour que je reconnaisse des torts qui ne m'appartiennent pas. Il est marrant, ce n'est pas lui qui aura un casier judiciaire qui le suivra pendant des années, pense Léo sous l'emprise de l'inquiétude.
Léo pousse la porte du petit café qui fait angle à la rue des tourterelles. Il presse le pas pour rejoindre sa petite sœur Pénélope qui l'attend en coinçant une mèche brune derrière ses oreilles dans un geste machinal et sourit à son grand frère qu'elle adore. Il embrasse Pénélope puis s'assied à ses côtés.
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Marine, tu peux nous apporter deux cafés serrés s'il te plaît
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Je vous apporte ça de suite, répond la serveuse du café
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Alors sœurette que t'a raconté maître Girou
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Justement, je voulais te voir au plus vite car ce qu'il m'a raconté dépasse tout entendement. Tu me croiras ou pas, l'avocat reconnaît que les torts ne sont pas de ton côté mais bien ceux de cette femme, qui s'appelle, tiens-toi bien, Madame Windsor
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Quoi, mais que fait-elle en France, les informations n'ont pas parlé de sa visite en France. L'homme qui l'accompagnait ne ressemblait pas du tout à son mari
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Justement, je t'ai évité le pire quand tu m'as dit que tu les suivais
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Comment ça tu m'as évité le pire ! De plus je n'ai rien fait qui puisse m'accuser à tort, c'est tout de même elle qui m'a assommé alors que je voulais simplement l'aider à porter ses sacs
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Non ce n'est pas elle qui t'a asséné un coup sur la tête, c'est son garde du corps
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Mais pourquoi, l'avocat ne me l'a-t-il pas dit. Pourquoi veut-il que je capitule ?
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C'est là le vrai problème. Le mari de Mme Windsor ne sait pas que sa femme est en France, il la croît, chez sa sœur, à York. Mme Windsor a demandé à ton avocat de ne rien dire mais d'essayer de te persuader d'annuler ta plainte auprès du commissariat
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J'y gagne quoi moi là-dedans, une grosse bosse sur mon crâne, qui te dit que je n'aurai pas de séquelle. Cette histoire ne tient pas debout. Tu y crois toi ?
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Oui, il m'a semblé sincère, d'autant plus que j'ai insisté et rappelé notre amitié. Il m'a supplié de ne pas changer d'avocat et te demande de retirer ta plainte. Tu en seras récompensé financièrement
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Pénélope, tu ferais quoi toi ?
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Je pense que je ferai ce que l'avocat me demande.
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Je ne comprends vraiment pas pourquoi il ne m'en a pas parlé. J'espère pour lui qu'il ne joue pas sur les deux tableaux. Je vais y réfléchir Pénélope, mais je ne te promets rien !
Pénélope connaît bien son frère, même s'il est de nature calme, il n'est pas homme à laisser ainsi tomber une histoire qui lui semble louche et qui de plus, l'obligerait à mentir pour, il ne sait quelle raison. Puis, d'un seul coup, il pense à son ami de régiment, rencontré en 2009, à l'autre bout du monde. Ils ont été rapatriés en France, à un mois d'intervalle, en 2010.
Mais bien sûr, s'il y a bien quelqu'un qui peut m'aider c'est bien mon ami Loïc. En effet, son ami dirige une agence de renseignements, rue de la Gauchère à Suresnes. Il a déjà mené à bien plusieurs affaires délicates et passe pour un habile détective.
C'est un homme d'une trentaine d'années, grand, avec lunettes d'écaille, le type accompli du gentleman. Il est toujours célibataire, son métier le passionne et quant aux femmes ce n'est pas non plus un homme à plaindre, son charme l'isole de la solitude. Quand ils se sont rencontrés la première fois en 2009, ils avaient été surpris d'apprendre qu'ils habitaient tous les deux en région Parisienne, seulement une dizaine de kilomètres les séparaient. Depuis leur retour en France, ils se retrouvent une fois par mois, selon leur disponibilité. Leur amitié s'est renforcée au fil du temps et même s'ils ne se voient pas autant qu'ils le souhaiteraient, ils savent qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre.
Il est 18 heures quand Léo arrive au bureau de Loïc.
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Justement je pensais à toi. Viens on sera plus tranquille dans mon bureau.
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C'est drôle quand tu me dis que tu pensais à moi, car j'ai besoin de toi pour une affaire qui me semble bien étrange
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Assieds-toi, je t'écoute.
A SUIVRE...